Les allées Fanny Pech et Ali Boumendjel inaugurées à la Fauconnière

Dans le quartier de la Fauconnière, deux nouvelles allées attendaient d’être nommées. Alors que nous avons célébré cette année les 60 ans de la fin de la guerre d’Algérie, les noms de deux personnalités liées à cet épisode de l’Histoire ont été données à ces rues.

Les allées Fanny Pech et Ali Boumendjel ont été inaugurées le jeudi 1er décembre en présence des membres de leur famille, qui n’ont pas caché leur émotion.

« J’ai été très honoré d’apprendre que monsieur le Maire avait pensé à donner le nom de ma mère à l’une des deux allées. Ça fait une drôle de sensation, de voir le nom d’un proche sur la plaque d’une rue, mais c’est aussi très approprié : nous nous sommes installés dans le quartier de la Fauconnière en 1963 ou 1964, un an après avoir quitté l’Algérie et il se trouve que lorsqu’elle était directrice de l’école Marc Bloch, ma mère empruntait cette allée quatre fois par jour, parfois avec moi. Lui donner son nom, c’est donc extrêmement symbolique et c’est un honneur.

Cet événement m’a aussi permis de rencontrer la famille de monsieur Boumendjel, avec qui nous avons beaucoup discuté ».
Bernard Pech, fils de Fanny Pech

« C’était un très bel événement et un honneur d’assister à cette première en France, en particulier dans un quartier populaire qui illustre le combat de mon grand-père, sa volonté d’aider le peuple à s’émanciper. En Algérie, Ali Boumendjel est déjà une figure de l’amour entre les peuples et de la paix : le fait qu’il soit désormais représenté en France, c’est une victoire pour le peuple français, le peuple algérien et les personnes issues de ces deux cultures et qui peinent parfois à se les approprier.

Cette inauguration est aussi un message d’espoir pour l’avenir. Ali Boumendjel est une figure connue mais beaucoup d’autres victimes restent encore aujourd'hui dans l’ombre. J’espère que cet événement n'est que le début de nombreux autres et permettra d’ouvrir la voie vers la révélation d'autres vérités. Il est important d’avoir des symboles de cette histoire commune. Ils font office de pont pour la paix »
Mehdi Boumendjel, petit-fils d’Ali Boumendjel

Pour rappel, Fanny Pech est une personnalité locale qui s’est installée à Gonesse un an après avoir quitté l’Algérie. Enseignante puis directrice de l’école Marc Bloch, elle a également été maire-adjointe pendant deux mandats, œuvrant pour l’éducation des Gonessiens jusqu’à l’âge de 90 ans. Elle s’est éteinte en janvier à l’âge de 94 ans.

Quant à Ali Boumendjel, il était un avocat et militant politique algérien et membre fondateur du mouvement mondial pour la paix, torturé et exécuté en 1957 lors d’une bataille de la guerre d’Algérie. Emmanuel Macron a reconnu l’année dernière l'assassinat d'Ali Boumendjel par un officier de l'armée française. Si une station de métro et une rue lui rendent déjà hommage à Alger, l’allée inaugurée au mois de décembre à la Fauconnière est la première en France à porter le nom d’Ali Boumendjel.