80ème anniversaire de la Libération de Gonesse - Les résistants de nos panneaux de rues

Hommage aux Héros : Exposition à Ciel Ouvert des Plaques de Rues à Gonesse

Gonesse, est une ville chargée d'Histoire, témoin des événements de la Seconde Guerre mondiale, mais aussi de l'héroïsme de certains de ses habitants. Pour rendre hommage à ces héros discrets mais ô combien valeureux, une exposition à ciel ouvert des plaques de rues portant les noms de ceux qui ont été résistants pendant la Seconde Guerre mondiale a été mise en place.

Un Devoir de Mémoire Vivant

Les plaques de rues, habituellement discrètes, sont devenues des témoins visibles de l'héroïsme des résistants. Elles portent fièrement les noms de ces hommes et de ces femmes qui ont risqué leur vie pour la liberté, rappelant ainsi que la résistance n'était pas seulement un acte de bravoure, mais aussi un acte de foi en un avenir meilleur.

Un Voyage dans le Temps

Cette exposition à ciel ouvert est bien plus qu'une simple commémoration. C'est un voyage dans le temps, une immersion dans le passé tumultueux de la Seconde Guerre mondiale. En déambulant dans les rues de Gonesse, on découvre les noms de figures telles que Jean Moulin, Lucie Aubrac, ou encore des héros locaux moins connus mais tout aussi valeureux : Louis Furmanek, Pierre Lorgnet,

Chaque plaque de rue est accompagnée d'une très courte biographie mais surtout d’un QR-Codes renvoyant vers le site de la Ville, permettant ainsi aux passants de mieux connaître ces résistants et de mesurer l'ampleur de leur courage.

Un Engagement Collectif

Des événements commémoratifs seront régulièrement organisés autour du 80ème anniversaire de la Libération. Cela permet de maintenir vivante la mémoire de la résistance et d'inculquer aux générations futures les valeurs de courage, de solidarité et de liberté. Si vous habitez ou visitez Gonesse, prenez le temps de parcourir ces rues chargées d'histoire. Vous y découvrirez un pan méconnu mais essentiel de la Seconde Guerre mondiale, ainsi que l'héroïsme de ceux qui ont refusé de plier face à l'oppression.

 

PARCOURS CENTRE-VILLE

Louis Furmanek
De nationalité polonaise, Louis Furmanek( prénom d'origine Zbigniew) vivait au 33 rue Galande à Gonesse. Il aurait rejoint les FTP en juin 1943, participe à plusieurs activités de sabotage sur les voies ferrées /résistance polonaise FTPF lié à la résistance française FFI / sergent alias "Gérard" Franc-Tireur blessé lors de l'attaque du Dr Guérin à Paris 7e le 27/09/1943 il est hospitalisé à La Pitié puis incarcéré à Fresnes comparait le 29/02/1944, fusillé au Mont Valérien le 10/03/1944, inhumé à Gonesse retranscrit le 30/12/1944/ médaille de l'ordre de la Libération, déporté et interné"Mort pour la France" (10/06/1948). son frère Joseph est lui aussi Résistant avec pour période de services homologués : 01/06 au 13/09/1943 - FFI Gonesse - il habite Gonesse au 33 rue Galande - Celui-ci dira de son frère qu'il a menti sur son âge pour participer au conflit

Pierre Lorgnet
Chauffeur-livreur, Résistant au sein des FTP du groupe Victor Hugo. Habitant de Gonesse, il participe à de nombreux actes de sabotages et d’attentats dont celui contre le commissaire Martineau. Incarcéré. Il est condamné à mort la 29 février 1944. Fusillé le 10 mars 1944 au Mont Valérien. Il est enterré à Ivry. Il est ré inhumé dans le cimetière communal de Gonesse.

Jean Camus
Ouvrier agricole, il est Résistant, membre des FTP du groupe Victor Hugo et membre du groupe spécial d’exécution, responsable de plus sieurs attentats contre les forces d’occupation et des collaborationnistes. Résistant déporté, interné, alias"Bertrand Claude" - fusillé au Mont Valérien le 25/04/1944 transcrit le 26/04/1945, inhumé à Gonesse. Période de service homologué du 01/05/1942 au 08/01/1944/ FTPF Secteur Gonesse / "Mort pour la France" (02/05/1946) - Son frère Marceau Octave était lui aussi Résistant Résistant DIR, FFI déporté le 18/03/1944, interné/ alias "Claude" - Déportation Karslruhe (prison), Rheinbach (prison en mars 1944 avec DE VILLEBES), Hameln (prison, Prenzlau (prison, Berlin (Prison), Brandenburg Görden prison - libéré 27/04/1945 / mémorial de la déportation/ Période de service homologué du 01/05/1942 au 13/09/1943/ Groupe de Gonesse Secteur Nord / autorisation d'approvisionnement 11/1945 / "amputé jambe gauche et moitié du pied droit, déporté comme franc-tireur

Jean Monet

Général Leclerc

Place du 8 mai 1945

Albert Drouhot
Habitant Gonesse au 12 rue de Paris,.En 1939 mobilisé comme sergent de réserve comme garde voie/ Donne des renseignements aux FTP pour les sabotages des voies ferrées comme le 15/08/1943 à Gonesse. Il est Résistant membre des FTP. Accusé d’actes de francs-tireurs. A l'issue d'une opération ratée à la Mairie de Roissy; Il fait parti des FTP encerclés par 40 soldats allemands dans Goussainville/Il est interpellé le 11/09/ 1943 par les policiers de la 1ère brigade mobile de la police de sureté à Paris 8e / tribunal du Gross Paris le 29/02/1944/ fusillé au Mont Valérien le 10/03/1944 / transcription 15/07/1944 / d'abord enterré à Ivry puis Corps est restitué à la famille le 24/11/1944 il est fusillé au Mont Valérien le 10/03/1944, transcription 15/07/1944 / Mort pour la France (26/12/1945)

 

PARCOURS ST BLIN

Germaine Tillon

Avenue Raymond Rambert
Engagé volontaire le 28 août 1918. Rappelé au service des essences des armées en 1939. Il a servi dans les Forces Françaises de l’Intérieur (FFI) de 1943 à 1944. Croix de guerre 39/45. Il a été responsable FFI du secteur de Gonesse sous le pseudonyme de « Tancrède » et a participé à La Libération de la ville Plusieurs citations en 1946, témoignages de satisfactions / croix de guerre 39/45 avec étoile d'argent et palmes; chevalier et officier de la Légion d'honneur; médaille de la Résistance, croix du combatant volontaire 39/45; membre du comité local de Libération, officier de l'OCM - Groupe de Gonesse - secteur Nord - / Rayé du cadres de réserves pour la limite d'âge - libéré des obligations militaires 30/08/1965 / Parrain de KENTZENGER pour la Légion d'Honneur présent à la cérémonie en 1952// Conseiller municipal de déc 1944 jusqu'en 1971 sous E. Rain

Guy Môquet

Marcel Peyralbe
Tourneur sur métaux. Membre du Parti communiste depuis 1925. Conseiller d’arrondissement communiste du canton de Luzarches. Ancien combatant de 14/18 où il est blessé Mobilisé en 1939 contre l'Allemagne 31/01/1939 au 25/06/1940 . Déchu de son mandat, il est arrêté en 1942 et déporté à Buchenwald. Maire de Gonesse dans le conseil municipal provisoire mis en place à la Libération. Il reste maire jusqu’en 1947 et conseiller général du canton de Luzarches jusqu’en 1949.

 

PARCOURS MARRONNIERS

André Malraux

Modeste Debrixe
D'origine Belge , dans l'acte de décès il est décédé 44 rue de Paris officiellement / pas de mention "Mort pour la France" nous sommes pendant l'occupation / Son frère Modeste Camille est rappelé à l'activité militaire le 26/08/1939 au 26e RA

Allée Missak Manouchian
Rescapé du génocide arménien de 1915. Arrive en France en 1925. S'engage au Parti Communiste en 1934. Entre en Résistance au sein des Francs Tireurs Partisans Main d'Œuvre Immigrée (FTP MOI). Arrêté le 16 novembre 1943. Exécuté au Mont Valérien le 21 février 1944 avec 23 membres de son groupe qui se trouvent sur "l'affiche rouge"

Avenue Gabriel Péri

Jean Moulin
Arrêté le 21 juin 1943. Meurt des sévices subis. Entrée des cendres au Panthéon en 1964

Pierre Brossolette

 

PARCOURS FAUCO

Avenue Georges Kerdavid
Employé SNCF. Affecté, selon diverses sources, comme pilote sur le « Sherman » baptisé Aubusson qui appartenait au 1er peloton du 2ième escadron du 12ième régiment des cuirassiers. Après-guerre, il est président de l’Amicale des anciens de la 2ième DB pour Alger et sa région (il est né à Alger). Elu au conseil municipal de Gonesse de 1965 à 1993 date de sa mort.élu au conseil municipal sous E. Rain de 1965 à 1971, 1e adjoint de B. Février de 1971 à 1983, puis cm jusqu'en 1993

Léon Blum

Place Gaston Tessier

Place du Général de Lattre de Tassigny

 

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Jean Désiré Albert CAMUS

Résistant Gonessien. Fusillé par les Allemands au Mont Valérien le 25 avril 1944.

Né le 26/03/1926 à Gonesse (14 rue du Vieux Marché), fils de Marceau Octave et d'Hélène Joséphine REMY, Domicilié 70 rue Galande chez ses parents

Requis au STO pour une entreprise allemande aux Sables d'Olonne jusqu'en juin 1943, il ne veut pas partir en Allemagne. Il contacte LORGNET, un camarade et entre comme FTP sous le matricule 2120 dans le Groupe Victor Hugo dirigé par "Charles. Il est responsable de plusieurs attentats contre les forces d’occupation et des collaborationnistes : Le 21/07/1943, actions à Villiers le Bel, un attentat rue Guénégaud à Paris puis le 24/07/1943 rue Esquirol ; le 15/07 il participe à l’action ayant conduit au décès du Commissaire Franck Martineau à Gonesse; le 30/07 à Belleville... Il manque d’être arrêté le 31/08/1943 aux environs de Gonesse vers Roissy ; le 23/10/1943 il réalise un attentat à la Mairie de Nogent sur Marne. Il est appréhendé le 08/01/1944 rue de Vaugirard par les inspecteurs de la BS2. Il passe au Tribunal du Gross Paris le 11/04/1944 / Il est emprisonné à Fresnes puis fusillé au Mont Valérien le 25/04/1944. Son décès est transcrit le 26/04/1945 sur les registres d’état civil. Il est inhumé au cimetière de Gonesse. 

Période de service homologué du 01/05/1942 au 08/01/1944/ FTPF Secteur Gonesse. Il est inscrit "Mort pour la France" le 02/05/1946.

Nb Son père Marceau est aussi résistant et déporté politique. 

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Louis FURMANEK

Résistant Gonessien. Fusillé par les Allemands au Mont Valérien le 10 mars 1944.

Né le 09/06/1926 à Bogeuin (Pologne) dit qu'il est né en 1920 pour s'engager

Manœuvre dans une usine de choucroute, garde voie. Il est le fils de Franciszek (François) et de Rosalia KALINSKA (+ 05/03/1944). Il est domicilié 33 rue Galande  

Il aurait rejoint les FTP en juin 1943 dans le groupe Victor Hugo, membre du détachement MARCEAU. Il a le grade de sergent, son alias est "GERARD" dans le Groupe d'Aulnay sous-bois 93.  Il participe à plusieurs activités de sabotage sur les voies ferrées. Il fait partie de la résistance polonaise FTPF lié à la résistance française FFI / Franc-Tireur. Il est blessé lors de l'attaque du Dr Guérin à Paris 7e le 27/09/1943 il est hospitalisé à La Pitié puis incarcéré à Fresnes. Il comparait au Tribunal du Gross Paris le 29/02/1944. Incarcéré à Fresnes il est fusillé au Mont Valérien le 10/03/1944. D’abord enterré à Ivry, il est ré-inhumé à Gonesse. Son décès est retranscrit sur les registres d’Etat civil de Gonesse le 30/12/1944.  Il obtient à titre posthume la médaille de l'ordre de la Libération. Déporté et interné il est inscrit "Mort pour la France" le 10/06/1948.
Période d’homologation des services du 27/09/1943 au 10/03/1944

Son frère Joseph est lui aussi Résistant avec pour période de services homologués : 01/06 au 13/09/1943 - FFI Gonesse - il habite Gonesse au 33 rue Galande - Celui-ci dira de son frère qu'il a menti sur son âge pour participer au conflit

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Pierre Fernand Ernest Paul LORGNET

Résistant Gonessien. Fusillé par les Allemands au Mont Valérien le 10 mars 1944.

Né le 19/07/1921 à Crépy en Valois (Oise)

Fils de Fernand Ernest Virgile (+ 19/05/1931) et Andrée Aglaé Paula DHELLIER, (ép CANONNE en seconde noce) "fils fusillé le 10/03/1944 », domicilié 4 bis rue de Villepinte

Classe 1941, Réfractaire au STO, il réalise des actes de Résistance dès 1942, fin juin 1943 il contacte Jean KENTZENGER rencontre Emile REAUBOURG, André JOUANNEAU et Jean CAMUS et entre dans le groupe Victor Hugo, "GS" sous le matricule 2122. Résistant FTP (Franc-Tireur Partisan) et partisan ses alias sont "BENOIT" ou "CANONNE" ; mi-juillet 1943 il participe à l'incendie d'un hangar à Gonesse, le 20/07 il rate un attentat, il participe à l'action contre Franck MARTINEAU à Gonesse le 15/07/1943. Le 31/08 il est arrêté à proximité de Gonesse à Roissy après l’attentat. Il est hospitalisé à La Pitié Salpêtrière car il a essayé de suicider lors de son arrestation. Il est interrogé par les SS. Il passe au tribunal du Gross Paris le 29/02/1944. Incarcéré à Fresnes, il est fusillé au Mont Valérien le 10/05/1944. Il est d’abord enterré à Ivry puis ré inhumé à Gonesse. Le jugement est transcrit sur l’état civil de Gonesse le 29/06/1944. Il est inscrit "Mort pour la France" le 06/12/1947.  Il obtient à titre posthume la médaille de la Résistance
Période homologuée du 30/08/1943 au 10/03/1944 - Groupe FTPF Victor Hugo sous la direction du colonel Gilles dit Eistein.

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Jean de Lattre de Tassigny

Issu d'une vieille famille aristocratique des Flandres françaises, Jean de Lattre de Tassigny est né le 2 février 1889, à Mouilleron-en-Pareds (Vendée), d'un père poitevin, maire de Mouilleron-en-Pareds, et d'une mère vendéenne.

Il suit ses études au Collège Saint-Joseph à Poitiers et Paris. Il est reçu quatrième à Saint-Cyr où il entre en 1909 (promotion "Mauritanie") après avoir effectué, comme c'est l'usage, un an de service comme simple soldat, puis comme brigadier, au 22e Dragons. En 1912, il est affecté comme sous-lieutenant au 12e Dragons à Pont à Mousson.

Lors de la Première guerre mondiale, 11 août 1914, il est blessé au genou et, un mois plus tard, reçoit un coup de lance à la poitrine au cours d'une mission de reconnaissance. Il sert ensuite dans l'infanterie, en 1915, au 93e RI, prend part aux combats de Verdun, du Chemin des Dames et est de nouveau grièvement blessé à trois reprises. Il est fait Officier de la Légion d'Honneur à la fin de la guerre.

Promu général de brigade en 1939, à Strasbourg, il est le plus jeune général de France.

Chef d'Etat-major de la 5e Armée, il prend, en janvier 1940, le commandement de la 14e DI à Rethel. Pendant l'offensive allemande de mai 1940, les unités de De Lattre repoussent l'ennemi à trois reprises, lui faisant deux mille prisonniers. Pendant la débâcle, il continue à se battre à Mourmelon, à Nevers et devant Clermont-Ferrand où il se replie.

En septembre 1941 il est nommé commandant supérieur des troupes de Tunis et crée une nouvelle école de cadres à Salammbô. Rappelé en France en janvier 1942, il est nommé commandant de la 16e division militaire à Montpellier et promu général de corps d'armée.

En novembre 1942, à l'arrivée des forces allemandes en zone sud, il donne l'ordre à ses troupes de sortir des garnisons et de résister. Trahi, arrêté, il est interné à Toulouse, puis au Fort Montluc à Lyon. Condamné à dix ans de prison en janvier 1943, il est transféré à Riom, d'où il s'évade, grâce à la résistance française, dans la nuit du 2 au 3 septembre 1943, pour rejoindre Londres. Sous le faux nom de Dequesne, le général de Lattre, s'évade de France, grâce à un appareil de la RAF le 17 octobre.

Le 11 novembre 1943, il est promu général d'armée par le général de Gaulle qu'il rejoint à Alger cinq semaines plus tard.

Après la campagne d'Italie il se voit confier la formation et le commandement de l'Armée B, future Première Armée Française, les effectifs terrestres de la France combattante étant devenus suffisamment important pour permettre la reconstitution d'une véritable armée. De Lattre réalise donc, en six mois, l'amalgame des troupes d'Afrique du Nord avec les Forces françaises libres et les volontaires évadés de France et de l'Empire.

Ayant libéré l'Ile d'Elbe en juin 1944, l'Armée B débarque en Provence, le 15 août aux côtés des alliés. Après la libération de Toulon et de Marseille commence la remontée de la Vallée du Rhône avec les durs combats de Chalon-sur-Saône, Beaune et Autun.

Le général de Lattre met alors au point l'offensive qui mènera la 1ère Armée jusqu'au Rhin. La 1ère Armée, après avoir fait tomber en novembre 1944 les villes de Montbéliard et Gérardmer, atteint le Rhin, première de toutes les armées alliées. La contre-attaque allemande de Von Rundstedt empêche la progression alliée, jusqu'en janvier 1945. Ensuite, les troupes alliées reprennent l'initiative et la 1ère Armée libère Colmar le 2 février, passe le Rhin de vive force le 30 mars, pénètre en Autriche et pousse jusqu'à Arlberg, c'est la fameuse campagne Rhin et Danube.

Le 9 mai 1945, le général de Lattre signe à Berlin, au nom de la France, aux côtés des alliés, l'acte de capitulation de l'Allemagne nazie.

Chef d'Etat-major général de la Défense nationale et inspecteur général de l'Armée de Terre en mars 1947, de Lattre est en 1948 inspecteur général des Forces armées et, auprès du maréchal Montgomery, le premier commandant supérieur des Forces terrestres de l'Europe occidentale. Après plusieurs missions à Washington, Londres et Rome, il rentre en France pour la Conférence des Etats Associés et meurt le 11 janvier 1952 à Paris. Quatre jours plus tard ses obsèques nationales sont célébrées en la cathédrale Notre-Dame. Le jour même, le général de Lattre de Tassigny est élevé à la dignité de Maréchal de France. Il est inhumé dans son village natal de Mouilleron-en-Pareds.

Texte d’après Musée de l’Ordre de la Libération

Jean Monnet :

Jean Monnet est né le 9 novembre 1888 à Cognac en Charente dans une famille de négociants en cognac. En 1905, à tout juste seize ans, Jean Monnet part pour « la City » de Londres où il se forme à l’anglais et aux affaires auprès de l’agent local de son père. A dix-huit ans, il s’embarque pour la première de ces grandes traversées transatlantiques qu’il affectionnera toute sa vie. L’Amérique est une révélation pour lui. Il y tisse tôt des liens d’amitié et de confiance et s’y découvre de grands talents de négociateur. A 22 ans, le jeune Monnet signe pour les cognacs familiaux un important contrat de distribution exclusive sur l’ouest du Canada avec la puissante Hudson Bay Company. 

C’est en juillet 1914, de retour du Canada, que Jean Monnet apprend la mobilisation générale. Réformé en 1908 pour des problèmes pulmonaires, il n’est pas mobilisable, mais il entend contribuer comme il le peut à l’effort de guerre. Fort de son expérience d’affréteur et de sa connaissance de l’Angleterre, le jeune négociant constate l’utilisation désordonnée et non concertée des flottes marchandes françaises et anglaises. Il est convaincu d’être capable de proposer des solutions et de mettre à profit ses relations avec la Hudson Bay Company. Après avoir obtenu une audience auprès du Président du Conseil, René Viviani, Jean Monnet se retrouve propulsé à Londres pour mettre ses idées en œuvre. Il se consacre alors à la mise en place, à partir de Londres, de comités d’approvisionnement franco-anglais. 

Dés 1919, Jean Monnet contribue à la création de la Société Des Nations, voulue par le Président américain Woodrow Wilson, première organisation internationale consacrée au maintien de la Paix. A sa création en 1920, le jeune homme âgé alors de trente et un an, est nommé Secrétaire Général Adjoint de l’organisation. Il en est le numéro deux en charge de son fonctionnement opérationnel, sa véritable cheville ouvrière. Monnet s’attache en particulier à régler le conflit entre l’Allemagne et la Pologne portant sur la délimitation des bassins charbonniers de la Silésie et de la Sarre et travaille au sauvetage économique de l’Autriche.

C’est sans amertume que Jean Monnet démissionne de la SDN en décembre 1922 pour rejoindre Cognac et aider son père à remonter l’affaire familiale mise à mal par la prohibition américaine.

En Juin 1940, Jean Monnet refuse la défaite. Par une note intitulée « Anglo French Unity », il convainc Churchill, son cabinet, et de Gaulle, acculés par la debâcle, de l’intérêt d’une fusion immédiate et totale de la France et du Royaume-Uni. Un seul Parlement et une seule armée pour faire face ensemble à l’Allemagne.  Le dimanche 16 juin, le général de Gaulle en mission à Londres dicte lui-même au téléphone le texte de la note à Paul Reynaud, Président du Conseil. Mais le projet est enterré rapidement car le même jour, Paul Reynaud est remplacé par Philippe Pétain, et celui-ci propose l’armistice à Hitler.

Le lendemain, le 17 juin au soir, Jean Monnet reçoit à son domicile londonien le général de Gaulle, qui prépare son appel du 18 juin. Les deux hommes refusent tous deux la défaite mais ils ont une appréciation différente de la situation et tout les oppose sur le plan de la personnalité. Le général de Gaulle voit son propre destin dans celui de la France alors que Jean Monnet cherche une solution globale au conflit, dont il sait qu’elle inclura les alliés.

En Août 1940, Jean Monnet arrive à Washington à la demande de Churchill. Il y retrouve une Amérique isolationniste qui ne dispose à l’évidence pas de l’appareil industriel nécessaire à la production d’armes en quantités suffisantes pour assurer la victoire des Alliés. Il convainc l’administration américaine de doubler leur programme de production, ce qui fera des Etats-Unis, selon le mot du Président Rooselvelt, « l’arsenal des démocraties ».   

Le débarquement des alliés en Afrique du Nord en Novembre 1942, marque le début de la phase de libération. Jean Monnet est convaincu que l’aide américaine sera essentielle à la reconstruction de la France et de l’Europe et qu’il faut rassurer les Etats-Unis sur le caractère légitime et démocratique de l’entité qui sera amenée à assumer le pouvoir en France au moment de la libération. A cet égard, ni l’Amiral Darlan récemment rallié à Alger, ni le Général de Gaulle toujours basé à Londres, ne font l’affaire aux yeux de Jean Monnet et du Président Roosevelt. Le Général Giraud semble initialement un bon compromis. Après l’assassinat de Darlan, le Général Giraud prend la tête du « commandement en chef civil et militaire ». C’est à ce moment que Jean Monnet arrive à Alger, mandaté par le Président Roosevelt avec l’accord de Churchill, afin de s’assurer que sont réunies les conditions du soutien américain au nouveau commandement français. D’abord bien disposé vis-à-vis du général Giraud, Monnet le juge être un piètre politique aux idées réactionnaires.  Lorsque de Gaulle se rend finalement à Alger, le Comité Français de la Libération Nationale (CFLN) est établi, co-présidé par les deux généraux.  Jean Monnet en devient membre, en charge du ravitaillement et du réarmement. Là, il se rend progressivement à l’évidence : en dépit de ses réserves sur le personnage, seul le général de Gaulle est à la hauteur de la tâche. 

Dés cette époque, les divergences de vue sur l’Europe deviennent claires entre Jean Monnet et le général de Gaulle.  Après la guerre, le temps est à la construction. Jean Monnet recommande au général de Gaulle de mettre en place un plan ambitieux de reconstruction et de modernisation de l’économie française. : « vous parlez de grandeur, lui dit-il, mais aujourd’hui la France est toute petite». Malgré leurs différences passées, le général de Gaulle a confiance dans les talents d’organisation de Monnet et il le nomme Commissaire Général du Plan. Jean Monnet s’installe dans sa maison d’Houjarray dans les Yvelines où il vivra jusqu’à a mort en 1979.

En 1976, Jean Monnet reçoit le titre de Citoyen d’Honneur de l’Europe. Ses cendres sont transférées au Panthéon en 1988.

Texte d’après Fondation Jean Monnet
 

Général Leclerc

Le général Leclerc, de son vrai nom Philippe de Hauteclocque, est né le 22 novembre 1902 à Belloy Saint Léonard dans la Somme. Saint-Cyrien de 1922 à 1924, il est capitaine lorsque la Seconde Guerre Mondiale éclate. Deux fois prisonnier, il s’évade les deux fois et, en juillet 1940, alors que les armées nazies occupent la France après l’Armistice, il rejoint le Général de Gaulle à Londres en prenant Leclerc comme nom de guerre.

Dès août 1940, le colonel LECLERC rallie à la “France Libre” les colonies d’Afrique Équatoriale Française, lui donnant ainsi un territoire et une force militaire. Recevant le commandement du Tchad en décembre, il porte aussitôt ses efforts vers la Lybie italienne. Le 1er mars 1941, il s’empare de l’oasis de KOUFRA, symbole de la puissance italienne en Afrique. Le lendemain il fait jurer à ses compagnons “de ne déposer les armes que lorsque nos couleurs, nos belles couleurs, flotteront sur la cathédrale de Strasbourg”. C’est le Serment de KOUFRA. Le Général de Gaulle le fait Compagnon de la Libération et le nomme général.

En 1942, le général Leclerc conquiert le Fezzan, la partie occidentale de la Lybie. Après le débarquement allié au Maroc et en Algérie, la “Colonne Leclerc” fait jonction en janvier 1943 à Tripoli avec la Ville Armée Britannique du général Montgomery sortie d’Egypte. Participant à l’éviction des Allemands et des Italiens de Tunisie, la colonne devenue la “Force L” puis la 2e Division Française Libre arrive à Tunis le 8 mai 1943.

Quand il reçoit, à l’été 1943, la mission de transformer la 2e Division Française Libre en 2e Division Blindée, le Général Leclerc regroupe, à Témara sur la côte atlantique du Maroc, au fur et à mesure de leur arrivée, tous les éléments qui lui sont affectés: le noyau des Français Libres qui sont avec lui depuis près de trois ans, des unités déjà constituées de l’armée d’Afrique du Nord, des engagés et des appelés locaux, des Corses récemment libérés et les jeunes français évadés de France en passant par les Pyrénées et les geôles espagnoles. 

Débarquée en Normandie en août 1944 en venant d’Angleterre, la 2e Division Blindée va participer, au sein de la Ill° Armée U.S. du général Patton, à la libération du territoire national. Elle est tellement marquée par la personnalité de son chef que très vite, elle est, pour les populations et les journalistes, la “Division Leclerc”. Les étapes de la 2e D.B. se succèdent jusqu’à l’entrée dans Paris le 25 août.

Repartant vers l’Est, Leclerc et la Deuxième DB libèrent Vittel et Baccarat. Ils traversent les Vosges, âprement défendues et le 23 novembre 1944, Strasbourg est libérée. Ils ont tenu le “Serment de Koufra”. Après de durs combats dans le Sud de l’Alsace, pendant plus de deux mois d’un hiver particulièrement rigoureux, la 2e D.B. participe, au sein de la 1 e Armée Française, à la libération de Colmar le 6 février 1945. Il n’y a plus d’Allemands en armes sur le sol français, à l’exception des poches de l’Atlantique où des éléments de la 2e D.B. vont libérer Royan en avril 1945.

Impatient d’entrer en Allemagne, le Général Leclerc réussit à engager sa division en Bavière et s’empare de Berchtesgaden, le haut-lieu des nazis, trois jours avant la capitulation allemande.

En 1945, Leclerc, nommé Général de Corps d’Armée est élevé à la plus haute dignité de la Légion d’Honneur (Grand-Croix), reçoit le commandement du Corps Expéditionnaire Français en Extrême Orient, le C.E.F.E.O., dans les rangs duquel se sont engagés plusieurs milliers d’hommes de la 2e D.B. pour suivre leur général.

Le 2 septembre 1945, le Général Leclerc signe, au nom de la France, la capitulation japonaise, en baie de Tokyo, aux côtés du Général américain Mac Arthur.

D’octobre 1945 à juillet 1946, Leclerc faisant montre d’un sens politique en avance sur son temps, préconise une solution pacifique au conflit franco-vietnamien. Malheureusement incompris, il est rappelé en France.

Le Général Leclerc est nommé Inspecteur des Forces Armées en Afrique du Nord. Le 28 novembre 1947, au cours du vol aérien qui l’amenait d’Oran à Colomb-Béchar pour une inspection, son avion pris dans un vent de sable, s’écrase au sol et prend feu. Il n’y a pas de survivant. Cinq ans après sa disparition, le Parlement vote à l’unanimité la loi qui élève le Général Leclerc à la dignité de Maréchal de France.

Le Général de Gaulle lui a rendu hommage à plusieurs reprises, en particulier en ces termes : “L’épopée de Leclerc, c’est, pour toujours, une des plus belles pages de notre histoire”. 

Texte d’après Musée de l’Ordre de la Libération

 

Germaine Tillon

Germaine Tillion est née le 30 mai 1907 à Allègre dans le département de la Haute-Loire. Ethnologue et résistante pendant la deuxième guerre mondiale, elle a passé sa vie à la recherche du vrai et du juste, est entrée au Panthéon le 27 mai 2015. Sa mère, Émilie (1876-1945), femme de lettres et humaniste, elle aussi résistante, fut déportée, comme sa fille, à Ravensbrück où elle mourut gazée.

Germaine Tillion mène des études d’histoire de l’art et de préhistoire à l’Ecole du Louvre, puis suit les cours de Marcel Mauss à l’Institut d’ethnologie dont elle sort diplômée en 1932. En 1933, Germaine Tillon se rend en Allemagne où elle assiste à la montée du nazisme. Elle débute sa carrière d’ethnologue en 1934 lorsqu’elle obtient une bourse de l’Institut international des langues et civilisations africaines pour mener une recherche ethnographique dans l’Aurès. 

De retour d’Algérie en juin 1940, elle s’engage, dès l’annonce de l’armistice par Pétain, dans la résistance, dans le groupe « Réseau du Musée de l’Homme Hauet-Vildé ». Les activités de ce réseau sont variées : évasion de prisonniers (faux certificats de maladie, recrutement de passeurs), propagande (édition et diffusion de tracts, des journaux Résistance et Vérité française) et renseignement (collecte d’informations et leur acheminement vers Londres). Émilie s’est aussi engagée aux côtés de sa fille : dès l’invasion allemande, elle a donné les papiers d’identité de membres de sa famille à ses amis Lévy, puis elle sert de boîte aux lettres au groupe du Musée de l’Homme et assure la liaison avec des écrivains et des artistes. Plusieurs membres de ce réseau de résistance sont arrêtés en 1941 puis condamnés à mort et exécutés en 1942. Germaine Tillion est, elle-même, dénoncée et arrêtée le 13 août 1942. Elle est accusée de propagande anti-allemande, espionnage et intelligence avec l’ennemi ; elle est incarcérée à la prison de la Santé où elle reste deux mois, avant d’être transférée dans la prison de Fresnes. Le 21 octobre 1943, Germaine Tillion est déportée au camp allemand de Ravensbrück où elle vit et voit l’horreur pendant 18 mois. Sa mère la rejoint à Ravensbrück en février 1944, où elle sera gazée le 2 mars 1945. 

 À son retour de Ravensbrück, Germaine Tillion reprend ses recherches ethnographiques. En 1954 elle est envoyée en mission en Algérie au lendemain du soulèvement et entreprend de lutter contre la « clochardisation » de la population en créant les centres sociaux destinés à fournir aux démunis une formation ouvrant sur un métier; parallèlement, « soucieuse de sauver des têtes avant de défendre des causes », elle mène des combats contre la torture, contre la peine de mort, pour une paix équilibrée. Malgré ces activités, elle n’oublie pas ses combats passés, et continue de lutter contre les injustices présente et continue de lutter contre les injustices présentes. Ainsi en 1996 – elle a alors 89 ans – elle participe, aux côtés de Stéphane Hessel, Edgar Morin et Paul Ricœur, au mouvement de défense des « sans-papiers » réfugiés dans l’église Saint-Bernard à Paris. En 2000 elle signe « l’Appel des douze » afin que soit reconnue et condamnée la pratique de la torture pendant la guerre d’Algérie.

Germaine Tillon décède à Saint-Mandé le 19 avril 2008, elle a 100 ans. Elle entre au Panthéon le 27 mai 2015 avec Geneviève De Gaulle Anthonioz, Jean Zay et Pierre Brossolette.

Texte d’après Les Amis de la Fondation de la Résisitance

 

Guy Môquet :

Né à Paris le 26 avril 1924, Guy Môquet est le fils du député communiste Prosper Môquet, interné en octobre 1939, sur décision du gouvernement Daladier en raison de son ralliement au pacte germano-soviétique. Militant aux Jeunesses communistes, il diffuse la propagande communiste dont L'Humanité clandestine, ce qui lui vaut d'être arrêté le 13 octobre 1940 par la police parisienne. Par décision du 23 janvier 1941, le substitut du Tribunal pour Enfants et Adolescents de la Seine ordonne qu'il soit " remis à sa mère, en liberté surveillée ". Mais, il n'est pas libéré, victime d'une mesure d'internement administratif qui permet au préfet, en s'affranchissant de toute décision judiciaire, d'ordonner l'internement des personnes suspectes de nuire à la sécurité nationale, très souvent des communistes. C'est ainsi que le 15 mai 1941, Guy Môquet est transféré au camp de Choisel, à Châteaubriant, où sont internés de nombreux militants communistes. Une grande fraternité règne parmi les détenus qui suivent l'évolution de la guerre et celle du parti communiste

C'est parce qu'il était communiste, et surtout fils d'un député communiste, que Guy Môquet a été désigné comme otage à fusiller dans une liste soumise aux Allemands sous la responsabilité du ministre de l'Intérieur de Vichy, Pierre Pucheu. En livrant des communistes, Pierre Pucheu prétend épargner de " bons Français ". Il est vrai que le parti d'octobre 1941 n'est plus celui de l'automne 1940. Progressivement, dans la propagande communiste, le thème national s'impose et le discours patriotique devient plus présent et plus enflammé. En mai 1941, la direction du parti entre clairement en résistance en appelant les Français de toutes conditions à lutter contre l'occupant au sein d'un Front national de lutte pour la liberté et l'indépendance de la France 

La lettre que Guy Môquet écrit juste avant son exécution est l’une des plus emblématique du genre. Comme la plupart des lettres de jeunes condamnés, la lettre de Guy Môquet est adressée à ses parents et, ici, à son frère. Elle exprime un ardent amour de ses proches qui s'étend à ses camarades du parti, ses " frères " Roger (Roger Semat) et René (Rino Scolari) qui échappent à la condamnation et, plus loin dans sa lettre, Tintin (Jean-Pierre Timbaud) et Michels (Charles Michels) qui vont être fusillés avec lui. Tous constituent la famille élargie de Guy. Sa lettre frappe par sa dignité, son refus de tout regret et l'expression d'un courage vrai face à la mort. Contrairement à beaucoup d'autres lettres, on n'y retrouve aucune référence explicite à des valeurs ou à un attachement patriotique, étant bien entendu que l'expression " je souhaite de tout mon coeur que ma mort serve à quelque chose " renvoie implicitement à un espoir et à un au-delà de sa propre existence que l'engagement de toute une vie de ses parents leur permettra de comprendre.

Guy Môquet est exécuté le 21 octobre 1941à l’âge de 17 ans. Il est enterré au cimetière du Père Lachaise. 

Texte d’après Fondation de la Résisitance

 

Gabriel Péri

Gabriel Péri est né en 1902, à Toulon, dans une famille d’origine Corse d’une modeste aisance. En 1917, il adhère aux jeunesses socialistes et en 1920, à 18 ans, sa situation familiale l’oblige à abandonner ses études après le baccalauréat. Dès lors, outre son activité professionnelle dans une entreprise de navigation, il se consacre entièrement à l’activité politique, particulièrement par la plume : il collabore à diverses publications à Aix, à Marseille et, surtout à la revue Clarté, fondée par Henri Barbusse et Paul Vaillant-Couturier. Il ne cessera plus d’écrire, et particulièrement sur les questions internationales.

En 1924, le jeune homme de 22 ans devient ainsi le chef du service politique étrangère de l’Humanité, fonction qu’il exercera jusqu’au 25 août 1939. Député d’Argenteuil en 1932, réélu en 1936, Gabriel Péri s’imposa très vite, à l’Assemblée nationale, comme un parlementaire parmi les plus compétents dans le domaine des relations internationales et diplomatiques.

Si, au sein du Parti communiste et à la rédaction de l’Humanité, ses rapports avec beaucoup des autres dirigeants communistes furent souvent orageux, Péri jouissait d’un prestige considérable au sein du parti aussi bien qu’à l’extérieur, en raison de ses brûlantes convictions antifascistes. Il fut l’accusateur de l’Italie mussolinienne lors de l’agression contre l’Éthiopie et prit la défense de la République espagnole en dénonçant avec force la politique de non intervention. Après la signature des accords de Munich, il s’affirma comme le plus écouté des porte-parole de la résistance au diktat de Hitler.

La nouvelle du pacte germano-soviétique suscita son inquiétude. Néanmoins, convaincu de l’instabilité de la situation qui en découlait, il s’attacha, à l’Assemblée, à montrer « qu’une attitude sentimentale et passionnelle à l’égard du traité ne servirait à rien, que le mieux serait d’essayer de faire du traité un point de départ dans le sens de la pacification générale ».

La « tiédeur » de Péri à l’égard du pacte, puis le cours suivi par le PCF faisant sienne, à partir d’octobre 1940, la thèse de la « guerre impérialiste » contribuèrent à détériorer ses rapports avec la direction communiste, tout particulièrement avec André Marty.

En revanche, il se réjouira, fin avril 1941, lorsque la politique d’union contre le nazisme qu’il appelait de ses vœux commença à prendre forme avec la création du Front national. Arrêté sur dénonciation le 18 mai de la même année, il est fusillé le 15 décembre, au Mont-Valérien.

Transcendé par la poésie, notamment celle d’Aragon, il devient, à la Libération, un mythe de la résistance à l’occupant, un héros dont le nom est donné à des dizaines de rues et de places à travers la France.

Texte d’après Musée de l’Ordre de la Libération

 

Jean Moulin : 

Jean Moulin est né à Béziers le 20 juin 1899

Issu d’une famille méridionale, lettrée et républicaine, Jean Moulin sert pendant vingt-trois ans la République comme sous-préfet et préfet, avec plusieurs passages dans des cabinets ministériels. Il est successivement Sous-Préfet d’Albertville (1925 – 1930), de Châteaulin (1930 – 1933) et Thonon-les-Bains (1933 – 1934), Secrétaires général de la préfecture de la Somme (1934 – 1936), Préfet de l’Aveyron (1938 – 1939) et d’Eure-et-Loir (1939 – 1940). 

Sa résistance commence le 17 juin 1940, lorsqu’il refuse de signer un document établi par les Allemands accusant à tort les troupes sénégalaises de l’Armée française de massacres sur les civils.
Révoqué par Vichy en novembre, il gagne la Zone Sud, où il entreprend de dresser un état des lieux des effectifs et des moyens dont dispose la Résistance. Fort de ses observations, il s’envole pour Londres en octobre 1941 pour se mettre au service du général de Gaulle

Conquis par sa personnalité, ce dernier le nomme son représentant personnel en zone libre et le charge d’unifier sous son autorité la Résistance sur le territoire français. Jean Moulin est parachuté en Provence le 2 janvier 1942, avec différents objectifs : rencontrer les responsables des mouvements de résistance, neutraliser les rivalités politiques et personnelles, coordonner leur action et asseoir la légitimité du général. 

Installé à Lyon, Jean Moulin met en place des organes centraux (Bureau d’information et de Propagande, Comité Général des Études) permettant de faire le lien entre Résistance intérieure et extérieure. 

Il travaille également au rapprochement des trois mouvements de la zone libre (Combat, Libération et Franc-Tireur). En novembre 1942, leurs effectifs paramilitaires fusionnent en une seule organisation, l’Armée Secrète, destinée à paralyser l’armée allemande. L’armée secrète est placée sous le commandement du général Delestraint.

Pour entériner cette unification, Jean Moulin crée le 27 janvier 1943 le Comité directeur des Mouvements unis de la Résistance (MUR). S’ensuit quelques mois plus tard le Comité national de la Résistance (CNR) qui, lors de sa première réunion le 27 mai à Paris, légitime Charles de Gaulle comme seul chef politique de la France résistante.

Jean Moulin est arrêté le 21 juin 1943 à Caluire, dans la banlieue lyonnaise. Interrogé, torturé au siège de la Gestapo à Lyon, puis à Paris, il meurt le 8 juillet 1943, dans le train qui le déporte en Allemagne, sans avoir livré le moindre secret. 

Son entrée au Panthéon en 1964 immortalise dans la mémoire collective le symbole intemporel de la Résistance, dont il a su transmettre des traits exemplaires. 

Texte d’après Centre d’Histoire de la Résistance et de la Déportation Lyon

 

Pierre Brossolette

Né le 25 juin 1903, fils de Léon Brossolette, inspecteur de l’enseignement primaire à Paris et ardent défenseur de l’enseignement laïque au début du XXe siècle, et de Jeanne Vial; neveu de Francisque Vial, directeur de l’enseignement secondaire. Il a suivi ses études à Janson de Sailly, khâgne au lycée Louis-le-Grand et il entre premier à l’École normale supérieure en 1922. 

Membre de la Ligue des droits de l’homme (LDH), de la Ligue internationale contre l’antisémitisme (LICA), initié à la maçonnerie à la Grande Loge de France, il adhère à la Section française de l’Internationale ouvrière (SFIO) en 1929. D’abord fervent défenseur des idéaux pacifistes et européens d’Aristide Briand, ses conceptions évoluent lorsqu’il prend conscience de la réalité de la menace nazie et de l’inévitabilité de la guerre. La Radio Stuttgart dans ses émissions vers la France le dénonçait déjà comme un ennemi du Reich.

Journaliste au sein de plusieurs journaux — L’Europe nouvelle, Le Quotidien, Le Progrès civique, Les Primaires, Notre Temps, Excelsior, Marianne et Terre Libre — ainsi que celui de la SFIO, Le Populaire (où il est rédacteur de politique étrangère), il travaille également pour Radio-PTT dont il est licencié en janvier 1939 lorsqu’il s’oppose dans une émission aux accords de Munich.

Au début de la Seconde Guerre mondiale, il rejoint l’armée le 23 août 1939 au 5e Régiment d’Infanterie Navarre, 21e Bataillon, avec le grade de lieutenant, est promu capitaine avant la défaite de la France et a été décoré avec une première Croix de Guerre en 1940 en raison de son attitude au cours de la retraite de son unité, en ramenant tous ses hommes avec leurs armes à Limoges.

 Hostile au régime de Vichy, il rejoint le Groupe du musée de l’Homme présenté à Jean Cassou par Agnès Humbert, écrit le dernier numéro du journal Résistance et échappe de peu à son démantèlement. Puis, il participe à la formation des groupes de résistance Libération-Nord et Organisation Civile et Militaire (OCM) dans la zone occupée et devient, après sa rencontre avec le Colonel Rémy, chef de la section presse et propagande de la Confrérie Notre-Dame (CND).

En avril 1942, Brossolette entreprend un voyage à Londres en tant que représentant de la Résistance pour rencontrer Charles de Gaulle. Il propose au général de Gaulle de repartir en France pour y rallier à la France Libre d’éminentes personnalités politiques parmi lesquelles Louis Vallon, André Philip et Charles Vallin. Il travaille dès lors, promu commandant, pour le B.C.R.A. (Bureau central de renseignements et d’action, les services secrets de la France Libre), en liaison avec la section RF du SOE (Special Operations Executive) britannique. Le 29 septembre 1942, il s’engage officiellement dans les « Forces Françaises Libres ».

Le 1er octobre 1942, prend la tête de la section opératoire, service chargé de faire le lien entre les résistances extérieure et intérieure. Pierre Brossolette devient Compagnon de la Libération par le décret du 17 octobre 1942 et est nommé membre du Conseil de l’Ordre de la Libération. Pierre Brossolette est aussi le porte-voix à Londres des combattants de l’ombre. Dans un discours à l’Albert Hall le 18 juin 1943, il rend un vibrant hommage aux « Morts de la France Combattante » (lire le discours) ou sur son allocution à la BBC en l’honneur des résistants qu’il a appelé les « soutiers de la gloire », expression qui deviendra par la suite usitée. 

Après avoir échappé plusieurs fois à des arrestations, Brossolette veut rentrer à Londres pour présenter le nouveau chef du CNR, Émile Bollaert, au Général de Gaulle. Le 3 février 1944, alors qu’ils arrivent à Audierne dans une voiture à gazogène, ils sont dénoncés par une collaboratrice, contrôlés par un poste volant de la Wehrmacht et emmenés en prison à Rennes, siège de la Kommandantur locale.

 

Identifié par Ernst Kalternbrunner du RSHA – Office central de la sécurité du Reich), qui se rend sur place en personne, il est transféré, le 19 mars, au quartier général du SD à Paris, 84 avenue Foch. Pour le faire parler, Pierre Brossolette est torturé pendant deux jours et demi. Le 22 mars, profitant d’un moment d’inattention du gardien, il se serait levé de sa chaise, menotté dans le dos, aurait ouvert la fenêtre de la chambre de bonne dans laquelle il était enfermé, et serait tombé d’abord sur le balcon du 4e étage et ensuite devant l’entrée de l’immeuble côté avenue. Gravement blessé, il succombe à ses blessures vers 22 heures à l’hôpital de la Salpêtrière, sans avoir parlé.

Texte d’après Musée de l’Ordre de la Libération

 

Léon Blum :

Léon Blum est né à Paris le 9 septembre 1872 et mort à Jouy en Josas le 30 mars 1950

La première partie de la vie de Léon Blum est peu connue du grand public. Né dans une famille de Juifs alsaciens "montés" à Paris, il manifeste très tôt, après de brillantes études à l'École normale supérieure et à la faculté de droit, un vif penchant pour la littérature et le théâtre et s'oriente vers la critique littéraire. Sa période la plus féconde fut sans doute celle où il participa à l'aventure de la Revue Blanche, qui joua un rôle important lors de l'Affaire Dreyfus. Jusqu'en 1914, Léon Blum allait écrire dans des revues très diverses. Face aux tenants d'une critique académique et conservatrice, représentée par Brunetière ou Jules Lemaître, il manifestait, au contraire, des idées très avancées. Il fit découvrir au grand public les œuvres de son condisciple André Gide et contribua à faire connaître Marcel Proust, Jules Verne, Rudyard Kipling ou Jane Austen... Léon Blum produisit aussi des essais (Les Nouvelles conversations de Goethe avec Eckermann, Stendhal…) Du Mariage, dans lequel il prônait l'initiation précoce des jeunes filles à l'amour, lui valut de violentes attaques, souvent empreintes d'antisémitisme.

Il exerçait en même temps ses fonctions de maître des requêtes au Conseil d'État. Son nom figure au bas de conclusions très souvent novatrices, notamment sur les questions de responsabilité ou de gestion communale. Dans cette première partie de sa vie, il noue de solides amitiés, avec le bibliothécaire de Normale, Lucien Herr, le dramaturge contesté Georges de Porto-Riche, André Gide et, bien sûr, l'homme qui le marquera durant toute sa vie, Jean Jaurès. Il participera à ses côtés aux combats de l'Affaire Dreyfus et aux luttes qui entourèrent l'unification du parti socialiste et la création de L'Humanité.

L'assassinat de Jaurès en 1914 marque, pour Léon Blum, la fin de sa carrière de critique littéraire et son entrée en politique. Directeur de cabinet de Marcel Sembat, ministre du ravitaillement durant la première guerre mondiale, il va s'affirmer comme le chef du parti Section française de l'Internationale socialiste (SFIO). Sa magistrale intervention au Congrès de Tours de 1920, le discours de la "Vieille maison" où il plaide avec force le refus du joug de l'Internationale de Moscou, fait de lui le leader incontesté des réfractaires au communisme. De 1920 à 1940, il dirige le parti socialiste, dans l'opposition comme au pouvoir. Directeur du Populaire, il publie des centaines de chroniques et d'éditoriaux qui définissent la ligne du parti, face à la montée des droites, l'intransigeance française envers l'Allemagne et la progression des fascismes.

1936 est pour lui l'apogée. Arrivé au pouvoir à la tête de la coalition des partis de gauche, son nom reste indissolublement lié au Front populaire. Avec les Accords Matignon, signés sous son égide, la France se transforme radicalement. L'augmentation des salaires, les congés payés, la limitation du temps de travail, l'interdiction du travail des enfants, les décisions sociales de son gouvernement suscitent l'enthousiasme des uns, la peur et le désir de revanche des autres. Sur le plan purement économique, le bilan du Front populaire restera contesté par la droite jusqu'à nos jours. 1936, date mythique, sera aussi pour Léon Blum une date tragique, puisque son nom reste attaché à la décision de ne pas intervenir en Espagne aux côtés du régime républicain menacé, afin de préserver les acquis du Front populaire.

En 1940, le chef de la SFIO, désormais contesté par l'aile pacifiste de son parti tentée par les sirènes du fascisme, s'oppose à l'armistice et lutte de toutes ses forces contre la remise des pleins pouvoirs à Pétain. Il fut l'un des "Quatre-vingts" parlementaires qui honorèrent la France par leur refus d'accepter la fin de la République et de la démocratie. Placé en détention à Bourassol, Léon Blum sera traduit en justice par le régime de Vichy. Le procès de Riom lui permettra de détruire toutes les accusations portées contre lui et contre le Front populaire et de donner force et espoir à la résistance socialiste. Léon Blum écrit alors ses pages les plus fortes dans son dernier ouvrage, À l'échelle humaine, passé en cachette hors de sa prison. Le leader socialiste remet en question nombre de problèmes fondamentaux, qu'il s'agisse de sa relation au christianisme ou au parti communiste. En 1943, il est subitement transféré dans une maison forestière, en bordure du camp de Buchenwald. Il y séjournera en compagnie de Georges Mandel, dont il apprendra plus tard le retour forcé en France et l'assassinat par la Milice. Libéré en 1945, Léon Blum, malgré un bref retour à la tête du gouvernement en 1946, va passer ses dernières années dans une semi-retraite. Avec Guy Mollet, une nouvelle génération prend le pouvoir au parti socialiste. Il ne cessera cependant de prodiguer ses conseils à son ami, le président Vincent Auriol.

Français par toutes les fibres de son âme, Léon Blum n'en était pas moins un Juif conscient, fier de son peuple et de sa judéité, en butte à un antisémitisme constant et virulent. Depuis la Première guerre mondiale, il n'a cessé de soutenir l'entreprise sioniste. Il entretiendra jusqu'à la fin de sa vie une grande amitié avec Haïm Weizmann, chef du mouvement sioniste et premier président de l'État d'Israël.

Texte d’après France Archives

 

Gaston Tessier : 

Gaston Tessier est né à Paris le 15 juin 1887. Il fut d’abord élève de l’école paroissiale de Saint-Roch, puis à l’école commerciale, alors dirigées par les Frères des Écoles chrétiennes. À seize ans, il débuta dans la vie de travail comme petit employé aux appointements de 50 f par mois. Mais il consacra aussitôt l’essentiel de ses loisirs à élargir ses connaissances et à approfondir sa culture personnelle.

C’est le 18 septembre 1905 qu’il donna son adhésion au syndicat des employés du commerce et de l’industrie. Le syndicat recrutait encore exclusivement des travailleurs « notoirement catholiques », et tout nouvel adhérent devait être parrainé par deux anciens. Les deux « parrains » de G. Tessier dans le syndicalisme furent ainsi : Jules Zirnheld, son aîné de dix ans, qui devait être élu président du syndicat au mois de janvier suivant, avant de devenir, quatorze ans plus tard, le premier président de la CFTC, et Charles Viennet, qui exerça la fonction de secrétaire général du syndicat à partir de 1907 et qui, mobilisé en août 1914, devait disparaître au mois d’octobre suivant sur le champ de bataille.

C’est en 1906 qu’il écrivit son premier article syndical parut sous le titre « L’avenir de l’Employé », il y développait certaines considérations qui, à un demi-siècle de distance, se sont révélées parfaitement exactes quant à la proportion sans cesse croissante d’employés que compterait le monde du travail sous l’influence du progrès technique et économique.

En 1912, Gaston Tessier se vit confier les fonctions de secrétaire général des premiers syndicats ouvriers chrétiens de la région parisienne. Lorsque la CFTC se créa en 1919, Gaston Tessier était ainsi, déjà, un dirigeant syndical en vue. À la création de la nouvelle confédération, il fut nommé au poste de secrétaire général. En 1920, il participa à la fondation de la Confédération internationale des syndicats chrétiens (CISC). Membre de son conseil, il fut également désigné en 1921, secrétaire général de la Fédération internationale des syndicats chrétiens d’employés.

Homme d’organisation, Gaston Tessier fut aussi un homme de doctrine. A l’évidence, l’adoption des statuts de la CFTC lors de sa création — et notamment la question de « l’ouverture » du syndicat à tous les travailleurs quelles que soient leurs convictions personnelles et religieuses à condition qu’ils se sentissent en accord avec les principes communs de l’inspiration chrétienne qui guidait la centrale —, ne contredisait nullement les conceptions du jeune secrétaire général. Dès 1908, ses premiers écrits préconisaient déjà une large ouverture du point de vue de l’adhésion aux syndicats catholiques. Mais dans le même temps, l’un des traits de la pensée de Gaston Tessier, se reflétait dans un fort attachement à la doctrine. La même année, dans un éditorial alors remarqué, il écrivit en effet : « Le génie du christianisme est conforme à ce qu’il y a de meilleur en nous : son idéalisme séduit l’intelligence, sa pure morale subjugue le cœur (...). Prenons comme règle d’action la morale qui s’élève logiquement sur ces assises dogmatiques, et rassemblons fraternellement tous ceux qui, en leur âme et conscience, estiment pouvoir participer à ce mouvement conforme aux principes de l’Évangile et du catholicisme social » (« Syndicalisme chrétien », l’Employé, 5 septembre 1908).
Sur le terrain, le dogme devint « configuration de principes ». Et les principes essentiels qui marquèrent l’action de la CFTC dans l’entre-deux-guerres (la profession organisée, la famille, le dualisme scolaire, l’adhésion à une « troisième voie » niant tout à la fois le collectivisme et la soif de profit du capitalisme) trouvèrent en lui, de tout temps, un défenseur ardent.

A la veille de l’Occupation, Gaston Tessier apparaissait comme un dirigeant qui couvrait tout à la fois le champ des structures et de l’organisation de la CFTC, incarnait la doctrine sociale du catholicisme et représentait l’un des piliers d’une démocrate-chrétienne qui faisait ses premiers pas. 

Dès octobre 1940, il participa au comité de rédaction de l’un des premiers périodiques clandestins : l’Arc, fondé par Jules Corréard.

En 1943, il fut délégué par le Comité de résistance des syndicats chrétiens auprès du Conseil national de la résistance (CNR) dirigé successivement par Jean Moulin, puis Georges Bidault, militant démocrate-chrétien. C’est au titre du Conseil de la résistance, qu’il siégea d’ailleurs à l’Assemblée consultative, où les organisations ouvrières étaient représentées comme telles. Bien sûr, contre l’occupant, les activités éditoriales de Gaston Tessier ne faiblirent pas, au contraire. Il fut encore la cheville ouvrière de la Circulaire de liaison des syndiqués chrétiens édité par le Comité national de liaison des organisations syndicales chrétiennes (Roubaix), dont il signa régulièrement les éditoriaux. 

Dans le contexte des années de l’ombre, Gaston Tessier fut parmi les grands artisans de l’affirmation du mouvement syndical face à l’idéologie corporatiste. Son rôle fut également primordial, de son rôle lors du rapprochement qui s’établit dans la clandestinité, le 17 avril 1943, entre la CFTC et la CGT.

A la Libération, Gaston Tessier occupa la fonction de vice-président de la commission du Travail et des Affaires sociales et fut membre de la commission des Finances, au sein de l’Assemblée consultative provisoire, revenue dans un Paris désormais libéré. Il fut aussi en charge d’un problème alors crucial du point de vue du quotidien des français : le ravitaillement. Il devint ainsi président de la commission ministérielle du Ravitaillement qui fut l’un des premiers services publics, organisés dès l’été 1944.

Il resta jusqu’aux milieux des années 1950 une figure importante du syndicalisme en France. Il faut Secrétaire Général de la CFTC jusqu’en 1953. Il s’éteignit à Paris, le 8 août 1960.

Texte d’après Maitron

 

André Malraux : 

Georges André Malraux est né le 3 novembre 1901 à Paris, il passe son enfance à Bondy où sa mère tient une épicerie.

Il fait ensuite ses études au lycée Condorcet et sort diplômé de l'Ecole des Langues orientales. Il se découvre très tôt une passion pour l'art et la littérature.

En 1923 il part pour le Cambodge où il connait quelques déboires liés à un vol d’objets archéologiques puis fait, en 1925, un séjour en Indochine, point de départ de sa lutte anticolonialiste.

En décembre 1933, La Condition Humaine reçoit le Prix Goncourt.

André Malraux se rend à Berlin, en 1934, en compagnie d'André Gide, pour remettre à Goebbels une lettre demandant la libération des prétendus incendiaires du Reichstag.

Pendant la guerre civile d'Espagne, il organise, en juillet 1936 l'escadrille España, comptant moins de vingt avions, qui s'appellera bientôt l'Escadrille André Malraux et combattra jusqu'au mois de février 1937.

Cette même année il se rend aux Etats Unis pour récolter des fonds pour les hôpitaux espagnols. De retour en Europe en avril, il consigne ses combats dans son livre l'Espoir.

A l'été 1938, il commence en Espagne, à Barcelone puis Tarragone et Montserrat, le tournage de son premier et unique film, Espoir, produit par Edouard corniglion-Molinier et présenté au public en 1939, avant d'être interdit par la censure, sous le nom de Sierra de Teruel (Prix Louis Delluc 1945).

A la déclaration de guerre, André Malraux se trouve à Beaulieu-sur-Dordogne. Il regagne Paris et s'engage dans les chars de combat à Provins. Blessé, il est interné dans un camp de réfugiés près de Sens et s'en évade en octobre 1940 pour se réfugier dans le midi. Là, il travaille à La Lutte avec l'Ange, son dernier roman, qui paraîtra en Suisse en 1943.

En mars 1944 son frère Claude, résistant, est arrêté par la Gestapo, puis, au mois de mai, c'est au tour de son frère Roland, adjoint au Major Harry Peulevé, du SOE, qui l'avait mis en rapport avec les réseaux de Résistance et le groupe Vény du Lot.

André Malraux s'engage alors dans le combat. Passé dans la clandestinité, sous le nom de Colonel Berger , il prend rapidement ses fonctions dans la zone R5 qui comprend la Corrèze, le Périgord, la Dordogne et le Lot et a pour mission d'unifier les maquis de cette région par la création d'un Etat-major Interallié dont le PC est situé à Urval, en Dordogne.

Le 21 juillet 1944, au retour d'une inspection des Maquis du Tarn et d'une rencontre avec Serge Ravanel, chef régional FFI de la région R4, il tombe, avec ses camarades, face à une colonne blindée allemande à Gramat dans le Lot. Blessés, ils réussissent à fuir, seul Malraux est fait prisonnier par les Allemands et transféré à Toulouse. Il sera libéré de la prison Saint-Michel à la libération de la ville.

En août 1944, sur l'initiative de Malraux, des négociations sont entreprises en vue de la reddition du 95e Sicherheits-Grenadier, établi à Brive. Le 15 août, à 19 h 30, l'acte de capitulation est signé au Château de la Grande-Borie, à Malemort. A 21 heures les troupes du Maquis font leur entrée dans les rues de Brive.

En septembre commence une autre aventure, celle de la Brigade Alsace Lorraine (environ deux mille hommes), unité intégrée à la 1ère Armée française et que Malraux commande avec André Chamson et le colonel Jacquot. De septembre 1944 à février 1945, la brigade s'illustre à Bois-le-Prince dans les Vosges où elle participe activement à l'opération en renfort du général de Lattre, à Dannemarie où il mène lui-même les commandes de la Brigade à l'Assaut de Balleraderf, à Strasbourg dont il défend le secteur sud contre les chars de Von Rundstedt, et à Sainte-Odile.

André Malraux, pendant la Résistance, dira "avoir épousé la France".

Membre du Conseil de direction du Rassemblement du Peuple Français, il est ministre de l'Information du général de Gaulle de 1945 à 1946.

Ministre d'Etat chargé des Affaires culturelles de juillet 1959 à juin 1969, il crée alors les Maisons de La Culture, le Service des Fouilles, ordonne l'inventaire des monuments et des sites artistiques de France, organise d'importantes expositions (le Siècle d'Or Espagnol, le trésor de Toutankhamon, l'Art Iranien, la rétrospective Picasso) et est l'ambassadeur de la culture française à l'étranger, tout en continuant à publier une œuvre dense et riche.

Le 19 décembre 1964, les cendres de Jean Moulin sont transférées au Panthéon ; André Malraux prononce pour le chef de la Résistance un discours resté fameux, vibrant hommage au "peuple de la nuit".

André Malraux est décédé le 23 novembre 1976 à Créteil, il a été inhumé dans le cimetière de Verrières-le-Buisson (Essonne). Ses cendres ont été transférées au Panthéon le 23 novembre 1996.

Texte d’après Musée de l’Ordre de la Libération

 

Travaux historiques

Biographies et témoignages

  • Pierre Bockel, L'Enfant du rire, Grasset, 1973 (en particulier le chapitre VI : « André Malraux ou l'agnostique comblé de grâce ». Pierre Bockel fut l'aumônier catholique de la brigade Alsace-Lorraine). Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • Jean Lacouture, Malraux, une vie dans le siècle, Paris, Éditions du Seuil, 1973.
  • André Chamson, La Reconquête 1944-1945, Plon, 1975 (le commandant Chamson a combattu aux côtés de Malraux dans la brigade Alsace-Lorraine).
  • Suzanne Chantal, Le cœur battant. Josette clotis, André Malraux, Paris, Grasset, 1976, 313 p. (ISBN 2-253-01880-5)
  • Curtis Cate, Malraux, Perrin, Paris, 2006, 828 p. (ISBN 2-262-02582-7). Traduction de André Malraux: a Biography, Hutchinson, Londres, 1995.
  • Paul Nothomb, Malraux en Espagne, préface de Jorge Semprun, Phébus, 1999.
  • Sophie de Vilmorin, Aimer encore : André Malraux 1970-1976, Gallimard, Paris, 1999.
  • Alain Malraux, Les Marronniers de Boulogne, Paris éditions Bartillat, 2001.
  • Alain Malraux, Au passage des grelots, Larousse, 2020.
  • Olivier Todd, André Malraux, une vie, Gallimard, 2001 (ISBN 978-2-07-042455-9). Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • Rémi Kauffer, André Malraux, le roman d'un flambeur, Hachette, 2001.
  • Jean-Claude Larrat, André Malraux, Paris, LGF, coll. « Le Livre de poche », 2004.
  • Charles-Louis Foulon, André Malraux, ministre de l'irrationnel, Gallimard, 2010 (ISBN 978-2-07-012794-8)
  • Françoise Denoyelle (dir.), Portraits d'André Malraux, 11-13 éditions , collection « Photo », mai 2017. 

Recueil de photographies d'André Malraux, de son enfance jusqu'à l'âge adulte, par de nombreux photographes professionnels, lors de sa vie personnelle, politique et artistique.

Clara Malraux

  • Dominique Bona, Clara Malraux, nous avons été deux, Grasset et Fasquelle, Paris, 2010. 469 p.

Paul Monin

  • Yves Le Jariel (préf. Jean Lacouture), L'Ami oublié de Malraux en Indochine : Paul Monin (1890-1929), Paris, Les Indes savantes, 2014, 259 p. (ISBN 978-2-84654-327-9). Document utilisé pour la rédaction de l’article

Alain Malraux

  • Alain Malraux et Philippe Lorin (Illustrations), Malraux en son temps, Paris, Archipel, coll. « Beaux-livres », octobre 2016, 123 p. (ISBN 978-2-8098-2054-6).
  • Alain Malraux, L'Homme des ruptures, Écriture, 2016 (ISBN 978-2359052374).

Études critiques

André Malraux, Ce Soir, 11 août 1939. 

  • Raphaël Aubert, Malraux et Picasso, Une relation manquée, Paris/Gollion, Infolio, 2013.
  • Raphaël Aubert, Malraux ou la lutte avec l'ange. Art, histoire et religion, Genève, Labor et Fides, 2001.
  • Yves Beigbeder, André Malraux et l'Inde, thèse (université de Paris-IV), 1983 (« Beigbeder est un des rares spécialistes de Malraux qui, tout en l'admirant, ne verse pas dans la surenchère hagiographique. » Olivier Todd, André Malraux, une vie, Gallimard, 2001, p. 659).
  • Anissa Benzakour-Chami, André Malraux, une passion, EDDIF, 2001, 433 p.
  • Cahier Malraux [archive], Éditions de l'Herne, Cahiers de L'Herne, no 43, Paris, 1982, 492 p., dirigé par Michel Cazenave (ISBN 9782851970466).
  • Dictionnaire André Malraux (sous la direction de Jean-Claude Larrat), Classiques Garnier, 2015.
  • Françoise Dorenlot, Malraux ou l'unité de pensée, Gallimard, 1970.
  • Alexandre Duval-Stalla, André Malraux - Charles de Gaulle : une histoire, deux légendes, Paris, Gallimard, 2008.
  • Marc Fumaroli, L’État culturel, Paris, De Fallois, 1991 (l'ouvrage ne porte que partiellement sur Malraux).
  • Henri Godard, L'Autre face de la littérature. Essai sur André Malraux et la littérature, Gallimard, coll. « L'Infini », 1990.
  • Henri Godard et Jean-Louis Jeannelle (dir.), Modernité du Miroir des limbes : un autre Malraux, Paris, Éditions Classiques Garnier, coll. « Série Recherches sur André Malraux », 2011.
  • Geoffrey T. Harris, De l'Indochine au RPF, une continuité politique. Les romans d'André Malraux, Éditions Paratexte, Toronto, 1990, 223 p. (ISBN 0-920615-24-4).
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  • Jean-Louis Jeannelle, Cinémalraux : essai sur l'œuvre d'André Malraux au cinéma, Paris, Hermann, 2015.
  • Jean-Louis Jeannelle, Films sans images : une histoire des scénarios non réalisés de « La Condition humaine », Paris, Éditions du Seuil, coll. « Poétique », 2015.
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  • Claude Pillet, Le sens ou la mort, essai sur Le Miroir des limbes d'André Malraux, Berne - Berlin - New York, éd. Peter Lang, 2010, accompagné d'une bibliographie complète sur CD-rom (Dix mille textes pour André Malraux).
  • Claude Pillet, L'Ange au miroir. Etudes sur les Mémoires de Malraux, Bulle, Sedetiam, 2023.
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  • Roman 20-50, numéro spécial André Malraux. Les Noyers de l'Altenburg. La Condition humaine, no 19, juin 1995.
  • Présence d'André Malraux. Revue dirigée par Henri Godard de 2001 à 2006, par Nathalie Lemière-Delage de 2007 à 2010 et par Evelyne Lantonnet à partir de 2011.
  • Présence d'André Malraux sur la Toile. Revue électronique liée au Séminaire Malraux qui se tient en Sorbonne. Revue du site André Malraux [archive] animé par Claude Pillet et actif depuis 2009.
  • Revue André Malraux Review. Revue fondée par Walter G. Langlois et publiée depuis 1969 aux États-Unis. Un volume annuel est publié à l'université d'Oklahoma par Michel Lentelme.
  • La Revue des lettres modernes, série André Malraux. Le vol. 13 (Malraux et la question des genres littéraires) a été publié en 2009 par Jean-Claude Larrat.
  • Extraits de l'entretien entre Roger Stéphane et André Malraux en 1969 à propos de l'ouvrage d'André Malraux [archive] : Vie de Napoléon par lui-même, L'Express, 14 novembre 1991.