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Jeudi 3 mai / Le Roi Lear 4/87, par Le Théâtre Cazaril

 

d’après William Shakespeare

Lear brise l’unité de son royaume en le partageant entre ses trois filles, détruit l’équilibre du monde, le met en danger. De répudiations véhémentes en faiblesses politiques, il sombre et fait sombrer les êtres autour de lui dans la violence, la cruauté et la souffrance, jusqu’à ce que toute vie semble condamnée à errer dans la tempête du monde livré aux lois des bêtes. Dans cet univers dévasté, que reste-t-il alors ? L’imagination, la beauté d’un amour filial retrouvé, la crudité du désir sexuel, l’épuisement et la mort, la ruse de celui qui se déguise pour se préserver le droit à être humain…

Shakespeare dans « Le Roi Lear » dénude les hommes de leurs oripeaux politiques et sociaux. Pour le suivre, pour cristalliser l’écoute théâtrale sur les mots du grand poème, nous dénudons la scène du théâtre : ni décor ni costumes ni accessoires ni son ni lumières. Le « grand théâtre du monde » est nu, le plateau est l’espace vide entouré par le public. Les quatre acteurs, là, tout près, épousent les destinées de ces êtres versés dans le dérèglement du monde : ils se métamorphosent, on ne reconnaît plus le roi devenu fou, le fou devenu roi, le bon frère du mauvais frère, l’aveugle du clairvoyant, le vivant du mort, le rire des larmes.
De par sa très grande proximité avec les acteurs qu’il entoure, le spectateur est lui-même emporté dans le chaos du monde que Shakespeare décrypte.

 

Spectacle décentralisé / L’apostrophe, scène nationale de Cergy-Pontoise et du Val d’Oise

Mise en scène : Antoine Caubet Ÿ assistante : Adel Kollar Ÿ avec : Antoine Caubet, Cécile Cholet,

Christine Guénon, Olivier Horeau Ÿ Production : Théâtre Cazaril, CCAS

 

 

La magnifique traduction de Jean-Michel Déprats ne cherche pas à mettre au goût du jour le texte de Shakespeare mais restitue sa concrètitude, sa fulgurance poétique et la force des images. C'est sur cette puissance poétique du texte, sur sa capacité à susciter l'imaginaire et la sensibilité du spectateur, que s'appuie la dramaturgie, d'une extrême cohérence, d'Antoine Caubet qui, avec une rare maîtrise de la complexité des événements, dégage les parcours et les évolutions des personnages. Un spectacle à ne pas manquer. Irène Sadowska Guillon

 

Lycée René Cassin, séance scolaire à 14 h 30