Mathias, 16 ans, tailleur de pierres sur le chantier de l’église Saint-Pierre Saint-Paul

Féru de vieilles pierres et voisin de l’église Saint-Pierre Saint-Paul depuis sa naissance, Mathias, un jeune Gonessien de 16 ans, a décidé de se lancer dans une carrière de tailleur de pierres. Un métier dont il apprend actuellement les bases sur le chantier de restauration de l’édifice du 13e siècle.

Pouvez-vous vous présenter ?

Je m’appelle Mathias, j’ai 16 ans. Je suis apprenti tailleur de pierres en première année de CAP chez les Compagnons du Devoir et du Tour de France, je suis formé à Champs-sur-Marne (Seine- et-Marne) et je travaille ici sur le chantier de l’église Saint-Pierre Saint-Paul à Gonesse et je n’habite pas loin, je suis né ici et j’ai toujours vécu à Gonesse donc c’est un honneur de travailler sur cette église.

Pourquoi avez-vous choisi ce parcours ?

Les vieilles pierres et les églises ont toujours été une passion pour moi. J’ai pensé à étudier les sciences politiques ou la théologie, la philosophie, mais j’y viendrai peut-être plus tard : je voulais vraiment apprendre un métier d’abord. Et c’est un métier qui me plaît, c’est sûr que ce n’est pas facile tous les jours, l’apprentissage est dur : c’est un métier ancestral avec des techniques complexes que l’on répète jusqu’à la perfection. Cela peut être frustrant mais c’est très gratifiant.

Comment êtes-vous arrivé sur ce chantier ?

J’avais commencé mon apprentissage à Paris, sur le chantier du Grand Palais mais cela ne correspondait pas à mes attentes en matière de taille de pierres donc je suis parti. Le chantier ici, ça faisait longtemps que je le voyais. Je suis venu directement, les ouvriers ont demandé à leur chef si je pouvais les rejoindre et la réponse était « oui ».

Quelle est votre mission ?

Ma mission, c’est d’apprendre le métier de tailleur de pierre. Pour l’instant, les tâches sont plutôt simples mais je passerai peut-être bientôt aux moulures, aux tailles sur le clocher.

Avez-vous la sensation de perpétuer une grande histoire ?

Lorsqu’on est dans l’exécution de la tâche, on n’y pense pas nécessairement. Mais après coup, c’est émouvant de se dire que l’on participe à cela, on se sent presque indigne de ce patrimoine et des anciens qui ont construit cet édifice, avec des technologies bien moins avancées que les nôtres. Beaucoup d’apprentis dans les métiers manuels rêvent de faire le chantier de Notre-Dame mais moi, je suis bien sur cette église, dans ma ville.