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Vendredi 11 mai / Une Saison en Enfer, Cie en déliaison

 

Une Saison en Enfer, Approche en défiguration

Arthur Rimbaud / Jean-Paul Rouvrais

Théâtre

 

… un mot nous traverse souvent l’esprit, mot qui illustre bien ce texte : danse.

Nous rappelant à notre organicité, notre genèse, Rimbaud nous engage à nous couper d’un rapport trop sentencieux à la langue et au sens, à nous extraire d’une vision trop explicite pour descendre et plonger dans les affres du corps afin de nous défaire, de nous refaire dans la matière qui nous produit. C’est dans ce laisser faire, dans ce laisser traverser par ce que nous sentons naître en nous un nombre infini de Je ; comme si nous nous naissions à nous-même, dans un Je toujours Autre.

La défiguration rend possible un cheminement vers ce lieu. En défigurant le corps et la langue nous cherchons à retrouver quelque chose de ce mouvement. La peinture de Francis Bacon nous a semblé être un des moyens pour y parvenir.

Pour déformer, défigurer, Francis Bacon esquisse toujours une figuration. Sur cette figuration il projette une poignée de peinture, et, c’est depuis l’impact accidentel de ce jet sur la toile qu’il amorce sa défiguration. Mais comment traduire ces jets de peinture

sur le corps de l’acteur, corps qui devient le lieu de la figuration et du voir ?

Nous avons travaillé sur le symptôme, semblable au jet de peinture chez Bacon. Le tic, le bégaiement, le trou de mémoire, le sommeil, le vomissement nous ont offert des possibilités d’exploration dans cette aventure. Depuis ce corps défiguré par ces symptômes, ces accidents, l’acteur laisse remonter à son esprit et dans sa bouche la prose du poète. Jamais nous n’avons anticipé sur le choix d’un passage du texte pour l’une des défigurations. Les mots ont toujours jaillis seuls, comme impulsés par la défiguration et progressant au rythme de celle-ci.

Jean-Paul Rouvrais

 

 

Spectacle décentralisé / L’apostrophe, scène nationale de Cergy-Pontoise et du Val d’Oise

Mise en scène : Jean-Paul Rouvrais Ÿ Interprétation : Cyril Dubreuil Ÿ Lumière : Louise Gibaud Ÿ Musique : Damien Lehmann

 

Une saison en enfer est un spectacle qui met mal à l’aise. Après tout, le corps peut aussi bien exprimer la joie ou la sérénité. Cet acharnement dans la douleur est-il une parodie de la vie ? Quelle est la philosophie du metteur en scène à ce propos ? Le texte est difficile à suivre, la gestuelle de l’acteur est hyper réaliste. On est à la limite où le laid devient objet d’esthétique. Il s’en dégage une force qui laisse admiratif.

Paroles de spectateurs

 

Auditorium de Coulanges, à 21h

Tarifs : 13€, 8€, 6€

 

Public : Ados-Adultes