Le Concorde, 25 ans après
Le 25 juillet 2000, un Concorde s’écrasait sur un hôtel à Gonesse, peu après son décollage de l’aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle. Cet accident tragique a coûté la vie à 113 personnes (les 109 occupants de l’avion et 4 personnes au sol).
Une marche silencieuse pour les victimes
Après le choc initial, les habitants de Gonesse ont été profondément marqués par la violence de l’événement et par la forte médiatisation dont la ville a été l’objet. Certains ont aussi souffert de dégâts matériels, de traumatismes psychologiques ou encore d’un sentiment d’abandon. En réponse à cela, une marche silencieuse a été organisée trois jours après le drame, dans une atmosphère de recueillement et de solidarité.
La marche a réuni des centaines de Gonessiens — habitants, élus, associations locales — qui ont défilé dans le silence, parfois en tenant des fleurs ou des bougies. Le cortège a rejoint le site du crash, devenu un lieu de recueillement temporaire, où des discours ont été prononcés.
Des cérémonies pour la mémoire
En plus de la marche silencieuse, les services municipaux ont organisé plusieurs actions structurées immédiatement après le drame, mais surtout lors des commémorations. Une première célébration a été organisée dès le matin, devant la stèle érigée près du lieu du crash, avec dépôt de gerbes, minute de silence, suivis par les discours du maire Jean‑Pierre Blazy et de témoins de l’accident.
Lors du dixième anniversaire de l’accident, le 25 juillet 2010, la mairie a mis en place une cérémonie officielle. Une deuxième cérémonie a aussi été organisée à l’initiative d’Air France, qui, rappelons-le, n’avait pas participé à la marche silencieuse, distincte de celle conduite par la municipalité, mais se déroulant aussi à la Patte d’Oie, le lieu de l’accident. À noter aussi que les Anglais – Le Concorde était une entreprise franco-britannique – n’avaient pas respecté le non-vol des Concorde ce jour-là. À l’époque, le maire avait déploré les attitudes d’Air France et des Anglais.
Des témoignages pour l’histoire
- Michèle Fricheteau
Michèle Fricheteau était la propriétaire de l’Hotelissimo. Elle était sur place le 25 juillet 2000, derrière le comptoir de son établissement, lorsqu’a eu lieu le crash. Elle confiait à France 3 :
« Je n’ai pas pensé une seule seconde que ça puisse être un avion. J’ai encore moins pensé au Concorde ».
En 2020, elle racontait comment le souffle l’avait projetée contre le bar, lui sauvant la vie. Très marquée, elle souligne :
« Ça fait partie de l’histoire de la ville. Ça ne peut pas être oublié. 20 ans après, c’est une cicatrice ».
Lors des commémorations, plusieurs Gonessiens racontaient à France Bleu (aujourd’hui Ici) qu’ils ressentaient des frissons à la simple évocation du crash :
« J’ai encore des frissons en y repensant », disait Vincent, un employé municipal, toujours en 2020.
- Patrick Tesse
Patrick Tesse était l’ancien propriétaire de l’hôtel voisin Les Relais Bleus. Il se trouvait à son bureau au moment du drame. En 2010, il témoignait pour Le Figaro et Le Point :
« Un bruit d’enfer », « une boule de feu », il raconte avoir vu l’avion arriver puis détruire l’hôtel voisin ».
D’autres habitants disaient avoir entendu un « bruit d’enfer », vu une « fumée noire » ou encore avoir ressenti une « grosse peur ».
Les récits de ces témoins et habitants permettent de comprendre l’ampleur du traumatisme pour notre ville après le crash du Concorde. La ville reste profondément marquée par cet événement tragique, avec un sentiment de cicatrice collective inscrit dans notre histoire commune.
Une question pour l’avenir
25 ans après, alors que le supersonique n’a plus que très peu volé après le crash, des interrogations demeurent sur les raisons de l’arrêt de l’aventure du Concorde : le modèle financier déficitaire de l’entreprise a-t-il été l’unique motif qui a prévalu à l’arrêt des avions Concorde ? Ou bien les fragilités techniques des appareils ont-elles raisonnablement poussé Air France à en cesser l’exploitation ?
C’est la question que pose le maire Jean-Pierre Blazy dans une vidéo publiée le 25 juillet 2025. Visualisez-la en cliquant sur le lien ci-dessous.