PPBE : l'État s'apprête à approuver un plan qui ne protégera pas les riverains des nuisances

L'État va prochainement approuver par arrêté interpréfectoral le Plan de Prévention du Bruit dans l'Environnement (PPBE) de l'aéroport Paris-CDG. Unanimement rejeté par les collectivités concernées, ce plan d'action ne permet pas de réduire les nuisances aériennes autour de l'aéroport. Face à ce constat d’échec, la Ville réfléchit à déposer un recours devant le Conseil d’État.

Les principaux aéroports français sont dans l'obligation de proposer tous les 5 ans un plan destiné à réduire les nuisances sonores causées par le trafic aérien. Début 2022, un projet pour les années 2022-2026 déstiné à l'aéroport de Roissy a été proposé par l'État.

Il est malheureusement inefficace et ne remplit pas ses objectifs : plutôt que de réduire les surfaces impactées par le bruit, il les augmente de 17%. Il prévoit également une augmentation du trafic de 34,7% par rapport à 2019. Pour les Gonessiens, cela équivaudrait à près de 120 avions supplémentaires par jour ! Pour un plan qui doit diminuer les nuisances, c’est un échec total et ce sont les riverains qui vont en subir les conséquences. Ce projet a donc reçu un avis défavorable de la Commission Consultative de l'Environnement (CCE) de l'aéroport, de près de 1500 personnes lors de la consultation publique ainsi que du Département du Val-d’Oise, de la Ville de Gonesse ou encore de la métropole du Grand Paris.

Malgré ce rejet unanime, l'État s'apprête à approuver ce nouveau PPBE 2022-2026 par arrêté interpréfectoral. Considérant que ce plan "ne comporte ni objectif de réduction du bruit aérien clairement défini, ni aucune mesure efficace pouvant le faire baisser", la Ville étudie la possibilité de déposer un recours en annulation auprès du Conseil d'État pour obliger l’État à revoir sa copie et à protéger sérieusement les populations riveraines de l’aéroport et à prendre en compte l’urgence climatique et sanitaire.

Un courrier adressé au ministre des Transports

Un courrier co-signé par Jean-Pierre Blazy et plusieurs élus du territoire de Roissy a également été adressé à Clément Beaune, ministre délégué chargé des Transports. Tous récla- ment une régulation du trafic aérien et l'application de mesures de restric- tion d'exploitation (plafonnement du trafic à 440.000 mouvements/an contre 500.000 aujourd'hui et instau- ration d'un couvre-feu la nuit) à l'image de ce qui a été décidé pour l'aéroport d'Amsterdam-Schiphol, un autre grand hub européen.