Moyen Âge

Au Moyen Âge, l'occupation humaine  se concentre autour de la rivière et le bourg se développe dans l'actuel centre-ville.

Le centre historique regroupe les activités principales : la  vie religieuse avec les églises Saint-Pierre-Saint-Paul et Saint-Nicolas, la vie économique avec les moulins, la vie politique avec les habitations des seigneurs locaux.

 

Le nom de Gonesse vient de Gaunissa, nom qui apparaît en 832 dans un document d'archives où est mentionné un partage des biens de l'abbaye de Saint-Denis (AN K9 n°5) puis sur des Chartes de Louis le Pieux et de Charles le Chauve.
En 1110 Gaunessa devient Gonesa, en 1119, Gonessa.

Gaunissa serait un anthroponyme (c'est à dire le nom d'une personne) de «Gauwinus» ou un dérivé d’un nom germanique «Waux» qui signifie «Gué».

 

La Gaunace : De la fin du XIIe jusqu'au XVe siècle l'activité de draperie se développe à Gonesse.

Les nombreux moulins qui jalonnaient le Crould étaient des moulins à foulons, les importants troupeaux de moutons fournissent la matière première.

Ce drap était épais, grossier, pelucheux, peu cardé mais solide, chaud et bon marché. Il est connu de la France entière. Les cuirs et peaux tannées à Gonesse ont aussi une certaine renommée. Une halle à Paris est appellée à cette époque «Halle aux bourgeois, Habitants Drapiers et Pelletiers de la ville de Goness». Les drapiers devaient payer un droit au Prévot chaque année, ils étaient considérés.

La Gaunace était en général réservée aux gens ordinaires mais le précepteur de Charles VI recommandait son utilisation aux futurs rois.

 

La Châtellenie ou domaine royal : Gonesse fait partie du fisc royal, un château y aurait été édifié par Robert le Fort au IXe siècle, pour défendre la capitale des incursions normandes.

C'est certainement à cette époque que se constitue la chatellenie royale de Gonesse.

Le premier châtelain n'apparait qu'en 1177 sous le nom de Baudoin de Gonesse. 

En 1147, Louis VII donne une part de cette châtellenie à la léproserie Saint-Lazare de Paris.

Les archives hospitalières de l'Hôtel Dieu mentionnent un château  en 1215.

Le site est difficile à localiser précisemment mais semble se situer aux alentours de l'îlot Chastel dans le centre-ville.

 

Philippe Auguste : Une légende indique que Philippe Auguste serait né à Gonesse ou bien y aurait été baptisé en 1165.

Le roi est effectivement nommé Philippe de Gonesse dans plusieurs textes, mais cela est certainement dû au fait que la commune faisait partie du domaine royal.

Le fondateur de l'Hôtel Dieu de Gonesse, Pierre de Theilley, était un des fidèles de Philippe Auguste, il était bailli du roi à Caen.

Il existe donc un lien privilégié entre la ville de Gonesse et le roi Philippe Auguste.

Les édifices religieux du Moyen Âge

 

L'Hôtel Dieu a été fondé en 1208 par Pierre de Theilley et Aveline de Saint-Cyr.

Il n'en reste que quelques vestiges architecturaux (arcades du foyer Pierre de Theilley) et les riches archives hospitalières. 

Son rayonnement et ses possessions foncières sont très importantes au Moyen Âge. (Article «L'Hôpital de Gonesse» dans Patrimoine).

En 1985, les Jeunesses Préhistoriques de France ont réalisés des fouilles dans les caves de cet édifice.

 

La léproserie de la Madeleine : On ne connait pas la date de sa création mais les léproseries voisines (Survilliers, Louvres  ou Luzarches par exemple) sont fondées à la fin du XIIe siècle.

Elle est mentionnée en 1220 dans les archives de l'Hôtel Dieu.

Les autorités éloignent les malades de la population saine.

A cette époque le bourg-centre ville est concentrée autour de l'église Saint-Pierre-Saint-Paul et de l'actuelle Pôle Culturel Coulanges. Sa localisation exacte n'est pas connue, cependant sur les cartes anciennes est mentionnée une chapelle à l'emplacement de l'actuel carrefour de la Madeleine. 

Les biens de cet édifice sont réunis à ceux de l'Hôtel Dieu en 1693. Sa création est certainement due à Guillaume III de Garlande.

 

La paroisse Saint-Nicolas : L'église se trouvait dans l'actuelle rue de Savigny.

Il n'en subsiste que l'ancien presbytère, aujourd'hui transformé en logement.

La description réalisée par l'abbé Lebeuf mentionne un édifice du XIIIe siècle modifié au XVIIe siècle.

Cette paroisse était celle des boulangers de la ville.

Elle a été désafectée par Louis XVI en 1791.

Les paroissiens doivent alors se rendre à Saint-Pierre-Saint-Paul.

Quelques découvertes fortuites confirment l'existence d'un cimetière, les éléments architecturaux ont été récupérés dans la construction des maisons gonessiennes du début du 19e siècle.

 

L'église Saint-Pierre-Saint-Paul de Gonesse : Cet édifice a été construit dès le 12e siècle, son clôcher est roman, son choeur, déambulatoire, nef et bas côtés sont gothiques.

Les archives mentionnent un édifice religieux dès 1090.

Les fouilles archéologiques démontrent que le lieu est occupé par une nécropole dès l'époque mérovingienne VIIe siècle. (Article «Eglise Saint Pierre Saint Paul, Patrimoine»)

 

La Commanderie de Gonesse : Une commanderie sise rue des forges à Gonesse est donnée par Pétronille du Change en 1284 aux Templiers de Paris, elle dépend de celle de Clichy en l'Aulnoye.

Nous n'avons malheureusement pas d'indice pour sa localisation exacte, ni de preuves archéologiques.

 

Les familles nobles :

Famille de Garlande : Gilbert et Guillaume III de Garlande fondèrent le quartier Saint-Nicolas. Cette famille est puissante dans tout le teritoire francilien.

Elle est liée aux Montfort et aux Montmorency.

Cette famille a laissé son nom au Pigeonnier du même nom et à la rue Galande, possédait la Ferme de la Malmaison.

 

Famille d'Orgemont : Jean et Pierre d'Orgemont sont les premiers membres de cette famille originaire de Champagne ayant des possessions à Gonesse et ce en 1318.

Pierre d'Orgemont était conseiller au Parlement en 1348, président du Parlement en 1355, chancelier de France en 1373. 

Sa notoriété est connue et la propriété est pillée en 1358. La propriété des Orgemont sort des biens de la famille en 1417.

Les bâtiments ont disparus hormis le pigeonnier. Le manoir d'Orgemont, bati sur l'ancien domaine, a été construit au XIXe siècle. 

 

Un Bourgeois de Paris :  Guillaume du Coudray vend en 1334 son bien à Jean Allegrain bourgeois de Paris son fief en 1334.

Celui-ci est nommé écuyer et conseiller du roi en 1399.

Découvertes archéologiques médiévales :

 

Entrée sud II, dite Route de Bonneuil : ce site a livré uniquement des fosses de stockage et des silos du XIe siècle.

Les archéologues ont aussi mis en évidence la mise en place d'un drainage canalisant l'eau du Crould pour pouvoir enterrer les silos.

Cette zone de stockage est certainement liée à l'habitat carolingien se trouvant en face.

 

Bassin de rétention de la ZAC entrée sud : Un bâtiment sur poteaux a été mis en évidence à proximité de la RD 47.

Sa phase de construction remonte au XIe siècle ainsi qu’une aire d’ensilage de la même époque en corrélation avec les réseaux parcellaires adjacents.

L'Ilot mairie  :  Un fossé d’enceinte serait antérieur au XVe siècle. Celui-ci est certainement défensif, lié apparemment à une palissade.

Un four domestique médiéval a été découvert à l'angle sud-est du site.

Plusieurs phases d'occupation se succèdent la plus ancienne étant du début du Moyen Âge.  

Des trous de poteaux indiquent un habitat médiéval durant la période du XIVe / XVe siècle qui se développerait au sud et à l'est du site, c'est-à-dire vers la Rue de Paris, sous la Place de l'Hôtel de Ville et dans le centre ancien rue de l'hôtel Dieu, rue du Général Leclerc… .

Le site continue d'être occupé au moins jusqu'au XVIIe siècle avant la construction du bâtiment du XIXe siècle.

 

L'Ilot central : Le terrain était marécageux au Moyen Âge.

L'occupation se limité à un puits avec cerclage et à un parcellaire médiéval.

L'urbanisation commence au XIVe siècle.

 

L'Ilot Savigny : Des traces d'occupations médiévales ont aussi été révélées par l'archéologie, mais pas de structures.

 

L'Ilot du Chastel : Plusieurs traces d'occupations médiévales ont été mis à jour ainsi qu'un fossé. Des archéologues sont de nouveau intervenus en janvier 2012. 

 

La Maison du Temple : Une fouille a été réalisée par Francis Lesprit. Cette découverte est constituée d'un escalier d’accès puis d'une courte nef et enfin de trois salles circulaires, c'est un plan cruciforme tréflé mais les archéologues n'ont pas d'informations sur la couverture de ces salles.

 

Eglise Saint-Pierre-Saint-Paul : Plusieurs campagnes autour et dans l'édifice démontrent le passé médiéval de la zone, essentiellement consacrée à l'inhumation des défunts de la paroisse.

 

Pour en savoir plus ...

Jean-Pierre Blazy, Gonesse la terre et les hommes des Origines à la Révolution

Adrien Théry, Gonesse dans l'histoire

Léopold Delisle, Fragments de l'histoire de Gonesse

Francis Lesprit, L'édifice souterrain de la Maison du Temple et le domaine des templiers à Gonesse, in En Pays de France n°14-2008

Archives Municipales de Gonesse, rapports de fouilles, ...

Contact

  • Service Archives et patrimoine

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    Tél : 01 34 45 97 57